Introduction
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M É M O R A N D U M
À L'ATTENTION DES MEMBRES
DU CONSEIL EUROPÉEN,
DU CONSEIL DE L'UNION EUROPÉENNE,
DE LA COMMISSION EUROPÉENNE
ET DES DÉPUTÉS DU PARLEMENT EUROPÉEN
LA TURQUIE
CANDIDATE À L'ENTRÉE DANS L'UNION EUROPÉENNE
Le
présent Mémorandum a été rédigé
et soutenu par des organisations de défense des droits de l'homme
et associations des groupes des populations concernées en vue de la
consultation et de la décision prochaines concernant le commencement
des négotiations d’adhésion de la République de
Turquie à l'Union européenne.
Depuis 1987 le Parlement européen a incité la Turquie à
plusieures reprises à reconnaître le génocide commis
à l'encontre de la population arménienne de l'Empire ottoman.
Les co-signataires de ce mémorandum ont examiné la position
officielle de la Turquie concernant les minorités chrétiennes
encore présentes sur le territoire turc (Arméniens, Syriaques
respectivement autres chrétiens de langue araméenne et Grecs
pontiques) et elles concluent qu'il y eu une forte régression de la
situation au cours des années 2002 et 2003, lorsque le Ministre de
l'éducation turc, Dr. Huseyn Celik, a lancé des campagnes d'endoctrinement
des élèves et des étudiants contre ces minorités.
Les voix critiques provenant de syndicats d’enseignants et qualifiant ces
mesures de racistes, ont été poursuivies et condamnées
pénalement.
Les activités du Ministère de l'intérieur turc, fortement
hostiles aux minorités, s'opposent, selon l'avis des co-signataires,
non seulement à la réconciliation entre Turcs d'une part
et les Arméniens, Syriaques et Grecs pontiques d'autre part, mais
elles menacent aussi le processus de démocratisation en cours en Turquie.
Par conséquent les co-signataires proposent au Parlement européen,
à la Commission européenne et au Conseil européen, entre
autres, de suspendre les subsides prévus pour le Ministère
de l'éducation turc jusqu'à la cessation du fondement de cette
critique et de soutenir, en revanche, les initiatives de la société
civile dans le domaine des droits et de la protection des minorités.
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Le texte du Mémorandum
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Le
texte complet du Mémorandum, avec la liste des signataires, est disponible
ci-après en français, en anglais et en allemand, (6 pages A4
au format PDF):
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Communiqué de presse
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L'ASA, le Groupe de Travail Reconnaissance et l'Armenian Assembly of Europe publient avec le Mémorandum le communiqué de presse suivant:
La conférence de Presse: intervenants (par ordre alphabétique):
- Monsieur
Baastian Belder, Groupe de Démocratie/indépendance, Député
du Parlement Européen, Pays Bas;
- Monsieur
Michalis Charalambidis, écrivain, membre du comité central
de la Ligue internationale pour les droits et la libération des peuples,
spécialiste du génocide des Grecs pontiques, Athènes;
- Madame
la Baronne Caroline Cox of Queensbury, vice-présidente de la Chambre
des Lords du Royaume Uni, Présidente de Christian Solidarity Worldwide,
Londres;
- Madame
Hülya Engin, membre du comité du TÜDAY, organisation pour
la défense des droits de l’homme en Turquie, Cologne;
- Madame
Dr. Tessa Hofmann, expert en sociologie; documentaliste scientifique à
l’Université Libre de Berlin; écrivaine, activiste des droits
de l’homme; présidente du Groupe de Travail Reconnaissance, contre
le génocide et pour le dialogue international;
- Monsieur
Johny Messo, président de la Fondation des études araméennes
et représentant principal de l’Alliance Universelle des Syriaques
(AUS) au bureau des Nations Unies à Genève;
- Monsieur
le Prof. Dr. Yves Ternon, médecin, historien et écrivain, chercheur
et spécialiste des génocides, notamment celui des Arméniens
et de sa négation, Paris.
Summary report on the press conference
A memorandum to the European institutions was presented to the press, calling
upon the EU to address seriously the continuing discrimination and prejudice
towards minorities, and particularly non-Muslim minorities which prevails
in Turkey. The speakers argued that the policy of denial of the genocide
committed in 1915 on Armenians, Pontic Greeks and Syriacs is an indicator
of a continuing problem, and should be addressed as part of Turkey’s accession
process to the EU.
The issues has so far been sidelined in this context in official circles,
with the Commission arguing that the denial of the genocide is a “matter
for historians”, with no relevance to contemporary relations between Turks
an the peoples concerned.
At the press conference, Dr. Tessa Hofmann, scholar, writer and human
rights activist introduced the initiative by highlighting the Memorandum’s
41 signatory organisations’ “concerns about very recent and severe violations,
on a governmental level, of minority rights in Turkey. [For example] the
decrees, issued by the Turkish minister of education, Dr. Hüseyin Çelik,
during 2002 and 2003 against Armenian, Syriac and Greek demands for the recognition
of the genocide on their ancestors have been described by the Teachers Trade
Union of Turkey as chauvinist and racist.” “We do not ignore [recent progress
in respect for human rights] , but we know that lasting progress depends
on profound reforms in Turkey’s values as represented in her education system
and on the approach towards ethnic and religious minorities by media and
other opinion-leaders”. Dr Hofmann also detailed evidence of the prevalence
of anti-Semitism in Turkey today.
Prominent French historian Prof. Yves Ternon focused on Turkey’s policy
of genocide denial and denied that the EC could remain neutral on the matter:
“I am only a historian, and for thirty years I have examined the crime of
genocide in its complexity […] But I am in a position to warn states against
complacency towards denialism. Dissimulating a genocide, refusing to qualify
this breach of international law, rejecting the evidence is tantamount to
taking part in its continuation.” Yves Ternon added that he refused to envisage
that Turkey might be admitted into the EU without first having recognized
the Armenian genocide.
Hülya Engin, speaking for the Turkish Human Rights Group TÜDAY, denounced
her government’s position: “The main obstacle to Turkey joining the EU is
not that most of its citizens are Muslims”, she stressed. “If Europe is a
project, based on democracy, equality and human rights, if it embodies the
hope to fight racism, discrimination and genocide, then it has not the right
to admit the denial of this crime. If Turkey wants to join Europe, its first
task will be to discover for itself the usefulness of a public debate on
its past”.
Two other speakers stressed the destruction from 1915 onwards, of the Pontic Greeks and the Aramean-speaking Christians. Michalis Charalambidis,
member of the Central Committee of the International League for the Rights
and Liberation of Peoples, addressed the little known topic of the genocide
of Pontic Greeks living in Turkey, while Johny Messo, chairman of
the Foundation Study Centre Aramea and UN representative of the Syriac Universal
Alliance explained the critical situation of Syriacs of Turkey. The prejudice
towards the remnants of these groups is Turkey is unabated today.
Finally, Baroness Caroline Cox of Queensbury, Deputy Speaker of the
House of Lords, closed the press conference with a moving call for Turkey
to face its past, emphasizing in particular how denial of past genocide feeds
insecurity today in the region, as relations between Armenia and Turkey remain
conflictual.
Brussels, Thursday 23 October, 2004
Nicolas Tavitian/Tessa Hofmann
Press conference: texts of the speakers
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