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[Sarkis]

MEDIA, mardi 31 mai 2005 - ARMENEWS-

Hoviv n'est plus !

L'humoriste et dessinateur de presse Hoviv, de son vrai nom René Hovivian, est décédé dans la nuit de vendredi à samedi à l'âge de 75 ans des suites d'une longue maladie à son domicile de Clamart (Hauts de Seine).

Né en France en 1929, d'origine arménienne, Hoviv avait fait les Beaux-Arts à Lyon et était l'auteur d'une vingtaine d'ouvrages, dont " C'est l'époque qui veut ça ", " Les kamarades " ou " On ne peut pas oublier ça ". Il avait collaboré à de nombreuses publications, dont Le Quotidien de Paris, Lui, Paris-Match ou le New Yorker.
.Dans la presse arménienne, il travaillait depuis des années régulièrement pour France Arménie et épisodiquement avec les Nouvelles d'Arménie Magazine.
En 1947, il avait quitté la France avec sa famille pour l'Arménie soviétique, mais ils avaient été déportés deux ans après en Sibérie où il avait passé de nombreuses années dans des camps.
Les obsèques auront lieu jeudi matin en l'église apostolique d'Issy-les-Moulineaux. Les Arméniens viennent de perdre non seulement un artiste de grand talent, mais aussi une personnalité profondément humaine, tolérante, intelligente, très attachée aux Arméniens dont il aimait à relever les travers et les paradoxes. Avec humour et tendresse. Adieu l'ami.
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Sarkis Shahinian

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[Sarkis]

Le Figaro
30 mai 2005

Rene Hovivian, dit Hoviv

par Armelle Heliot


Rene Hovivian dit Hoviv, dessinateur de presse et auteur de nombreux
ouvrages, chroniques du temps, s'est eteint des suites d'un cancer a
son domicile de Clamart, dans la nuit de vendredi a samedi. Il avait
75 ans.

TEXTE-ARTICLE:


On le sait, un dessin de presse dit souvent plus long qu'un
editorial. Hoviv etait de ces plumes-la : celles qui saisissent en un
instant l'absurdite d'une situation et la traduisent en une scène
souvent drôle, parfois mechante. Dessinateur, il aura travaille au
Herisson, a Paris-Match, mais c'est sans doute au Quotidien de Paris
auprès de Philippe Tesson qu'il aura connu les annees les plus
heureuses de son travail.

Hoviv avait le coeur tendre et beaucoup de malice. La vie lui avait
appris a etre corrosif. Ne en France en 1929, Rene Hovivian et ses
parents eurent a subir l'episode ubuesque du retour au pays qui
tourna a la catastrophe pour de nombreux Armeniens exiles. L'URSS en
1947, deux ans après la guerre, avait eu besoin de faire revenir les
Armeniens de France, comme ceux exiles au Liban ou en Italie.
Beaucoup revèrent de ce retour au pays aime. Mais très vite les
autorites sovietiques ne purent supporter ce peuple de haute et
ancienne culture... et on envoya bon nombre d'entre eux en Siberie.

A Moscou, où il frequentait les intellectuels, on somma un jour Rene
Hovivian de deguerpir dans les soixante-douze heures. Ayant conserve
la nationalite francaise, Hoviv finit par obtenir un billet d'avion,
et c'est miracle si sa famille put revenir en France.

De telles aventures vous forgent un caractère. Et alimentent une
lucidite certaine. L'anticommunisme d'Hoviv etait fonde. Et son
talent sûr. Il avait très tôt suivi des cours de dessin et frequente
l'Ecole des beaux-arts de Lyon.

Fidèle en amitie, toujours attentif aux autres, il a publie une
vingtaine d'ouvrages qui etaient autant de chroniques du temps qui
passe, du monde comme il va. Hoviv n'etait agressif qu'en politique.
Il aimait les humains, jusque dans leurs illusions, comme le montrent
ses albums : C'est l'epoque qui veut ca ou bien Y a-t-il un pilote
dans l'avion ? sans oublier Les Kamarades...
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Sarkis Shahinian