iminhokis Wizards
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Posted: Sat Feb 10, 2007 5:11 pm Post subject: |
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Au fil du Bosphore
01 février 2007
Agos… après Hrant Dink
Voici en avant-première la “Une” du numéro spécial d’Agos , exceptionnellement traduit en français et qui sera vendu en France dans le courant de la semaine prochaine. Ce numéro spécial sorti, en turc et en arménien, juste après l’assassinat de Hrant Dink, a été tiré à 40.000 exemplaires. Un record. Les textes étant difficilement lisibles sur cette image, je vous retranscris l’édito:
“Après la disparition de Hrant
Chers Amis…
Aujourd’hui, il ne nous reste pas grand chose à vous dire… Si ce n’est que la disparition de Hrant, dont l’existence donnait un sens à la nôtre, nous amène aujourd’hui au début d’un processus nouveau et bien différent. Nous nous sommes d’abord éparpillés, chacun allant de son côté, comme un banc de poissons ayant perdu son âme commune. Mais par la suite, nous nous sommes rendu compte que toute la Turquie était comme nous, plongée dans la même situation et que nous ne pouvions pnous en sortir qu’en projetant Hrant à l’horizon de notre avenir…
C’est un drôle de sentiment, mais il nous semble que ni la Turquie, ni Agos n’ont été aussi forts qu’aujourd’hui. Des dizaines d’amis ont contribué à la préparation de ce numéro. Nous maintenons le cap, pour construire pas à pas l’Agos dont Hrant rêvait. Nous irons de l’avant avec Etyen Mahçupyan, que nous avons voulu, nous l’équipe d’Agos, avoir à nos côtés durant cette traversée. Nous remercions tous les amis qui, en ces jours de douleur profonde, ont été à nos côtés, nous ont entouré, nous ont donné la force et qui sont defvenus notre espoir. Mais nos remerciements vont avant tout à cette majorité silencieuse.
A ces Arméniens de toutes les nations, qui ont en quelque sorte recueilli et rassemblé les pépins éparpillés de cette grenade. Car ils ont placé à notre horizon une Turquie qui nous donne un sens, dans laquelle nous voulons être présents et que nous faisions nôtre. C’est la Turquie de Hrant.”
En page 3, une série de scènes saisies sur le vif le jour des funérailles et intitulées “Des larmes aux fous rires, des fous rires aux larmes“. Extrait:
“Lorsque la foule commença à se réunir devant Agos pour la cérémonie, une jeune fille charmante et très intelligente qui se fit arrêter à la barricade de police avertit d’une voix grave le policier qui ne la laissait pas passer: - La cérémonie ne peut pas commencer sans moi, j’y entre.
-Pourquoi?
La jeune fille répondit sans hésitation: Parce que je suis Hrant Dink!
Le policier ne se rendit pas compte de ce qu’elle disait. Il dit d’abord: “D’accord vas-y”. Puis comme il eut du mal à comprendre il se tourna vers son collègue et lui demanda en se grattant la nuque: “Mais Hrant Dink… C’était pas un homme?”
La jeune fille s’était déjà mêlée à la foule.
Et puis en page 5, “ceux qui font Agos” racontent “leur Baron Hrant”, leur “patron” comme ils l’appelaient. Anna, la cuisinière, raconte: “Tu étais le patron le plus valeureux pour moi, je t’aimais beaucoup. Ce jour-là, je t’ai préparé ton dernier petit-déjeuner. (…) Ca fait dix ans que je suis à Agos. Il me restait six mois avant la retraite. Tu avais été étonné. Tu avais dit: “ta retraite est arrivée bien vite”.
pict0506.1170336911.JPG Recouverte d’oeillets rouges, la porte de l’immeuble d’Agos est désormais gardée. A l’intérieur, trois flics boivent du thé.
Dans la rédaction, les journalistes tentent de continuer la route tracée par leur guide. Pour les plus jeunes, il était un père spirituel, pour les anciens, un compagnon de route avec qui on refaisait le monde autour d’une bouteille de raki. Les portraits de Hrant Dink sont partoutpict0504.1170336870.JPG
01 février 2007 |
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